San Francisco: une ville aux multiples visages

 

Nous avons consacré une journée à sillonner la partie plus urbaine de San Francisco, allant des Painted Ladies au Financial District, en passant par les quartiers de Castro et Mission. Ces quatre endroits, passages obligés, sont chacun marqués par une ambiance différente, une particularité qui les distingue. Ils témoignent de la diversité de cette ville; diversité sociale, démographique, géographique et architecturale. San Francisco est un véritable melting pot et c’est ce qui fait sans doute qu’elle est une ville à part dans son propre pays et dans le monde entier.

 

Painted Ladies

Les Painted Ladies (situées sur Steiner Street) sont six maisons mythiques, de styles victorien et édouardien, aux belles couleurs (pas plus de trois par maison).

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Ces maisons atypiques sont vraiment très jolies et bien entretenues. J’imagine le casse-tête pour les propriétaires de ces demeures, obligés de subir chaque jour les assauts des touristes devant leurs fenêtres… Elles font également partie des demeures les plus chères du monde; le rêve a un coût !

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Painted Ladies

 

C’est un incontournable de San Francisco; même si ce ne sont certainement pas les plus belles maisons de ce style, si particulier et représentatif de la ville. Il faut savoir que plus de 40 000 maisons de ce type ont été construites à San Francisco, de 1849 à 1915. Elles font partie du patrimoine protégé de la ville.

 

The Castro

Ici, le drapeau et les couleurs arc-en-ciel sont partout… Pas de doute, nous sommes bien dans le quartier gay de la ville.

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Street art dans Castro

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Castro Theater

Nous avons aimé l’ambiance très conviviale de ce quartier, nous promenant au hasard à proximité de Castro Street. Quand on a en tête que les premières luttes pour la reconnaissance des droits des homosexuels ont eu lieu ici, on ne peut pas rester insensible.

Je ne le fais jamais sur le blog, mais avant de partir à San Francisco si vous souhaitez un peu vous imprégner de la culture particulière de cette ville, je vous conseille de lire Fairyland d’Alysia Abott (un de mes livres coup de cœur. L’histoire poignante d’un poète homosexuel de San Francisco, racontée par sa fille) et les Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin.

 

Mission

Mission est un quartier populaire de San Francisco et représentatif de la communauté latino-américaine. Ici, vous pourrez parler espagnol, sans problème. C’est pratique, si comme nous, vous mélanger les mots sans le vouloir !

 

Amoureux de street art, comme moi, vous y trouverez votre bonheur, principalement à proximité de Mission Street (Clarion Alley regorge de petites pépites). Les fresques sont colorées, pleines de sens et se marient bien avec les façades des maisons, peu uniformes elles-aussi.

275. SF Mission


Fresque de Clarion Alley

287. SF Mission

Je l’aime trop celui-ci !

Financial District

Pour rejoindre Financial District depuis Mission, nous avons emprunté Market Street, sur toute sa longueur (et elle est immense !).

Plus on approche du centre de ce quartier d’affaires et de buildings (Civic Center, Union Square notamment) et plus on est saisi par les contrastes de cette ville. On a vu beaucoup de maisons qui valent des milliers de dollars, on est passé devant des bars branchés à Castro et en sortant de Mission et ici, vivent des centaines de sans-abris, au milieu d’immeubles vertigineux. San Francisco est l’une des villes américaines où le revenu moyen annuel est l’un des plus élevés (à l’image de la Californie), la région est à la pointe du développement des nouvelles technologies, qui engendre chaque année beaucoup de bénéfices. Et pourtant, les inégalités sont criantes.

Extraits du GéoGuide Californie:

« En 2014, le revenu moyen annuel par habitat s’établissait en Californie à 29 527 dollars (contre 28 155 dollars pour les États-Unis et 10 700 au niveau mondial). Bien qu’élevée, cette donnée masque de profondes disparités: en réalité, plus de 16% des Californiens vivent sous le seuil pauvreté, quand 17% des familles jouissent d’un revenu supérieur à 150 000 dollars annuels. Les inégalités de revenus se creusent d’année en année, particulièrement entre les personnes les plus diplômées (dont les salaires explosent, notamment à San Francisco qui détient le record national du revenu moyen par ménage, établi à 75 000 dollars par an) et les emplois de faible qualification, prioritairement occupés par les nouveaux migrants.

Ces inégalités croissantes posent, entre autres méfaits, de graves problèmes de logement; les hauts revenus entraînant une forte inflation des loyers, en particulier dans les grandes villes de Californie. A San Francisco, par exemple, le prix de vente moyen d’un bien immobilier atteint 850 000 dollars.

J’avais à cœur de parler de mon ressenti à ce sujet, parce que je pense qu’on ne peut pas passer quelques jours à San Francisco sans l’aborder.

Il n’y a pas d’agressivité ambiante, de sentiment d’insécurité (en journée). J’avais lu beaucoup de commentaires négatifs, du style « évitez ce quartier, c’est rempli de sans-abris ». Je vous laisserai seul décideur, avec vos convictions personnelles mais pour ma part, visiter une ville et vouloir la comprendre et la connaître, ce n’est pas que se limiter aux coins sympas, aux images d’Épinal. Qui est-on pour juger ? Qui est-on pour penser que l’on est loin de vivre un jour la même chose ?

J’ai été profondément touchée, à plusieurs reprises, pendant notre séjour. Il est difficile pour moi de voir des gens dans la rue, je ne m’y habitue pas. Je ne peux pas fermer les yeux ou me dire que c’est une situation normale. Ce n’est pas seulement lié à San Francisco; je passe mes semaines à Paris et je fais le même constat.

Beaucoup sont hagards, désespérés, drogués. Certains mendient, les yeux dans le vague, d’autres chantent et mettent de l’ambiance dans la rue. Chez Macy’s (sorte de Galeries Lafayette américaines), nous croisons un homme, complètement perdu; il tente de sortir du magasin avec un manteau sur son ceintre, devant les agents de sécurité, sans réfléchir. Nous échangeons quelques mots avec un vétéran, tout content de nous aider à trouver les boîtes aux lettres, dans une poste. Beaucoup transportent leurs vies dans des chariots.

Au pays de l’American Dream (valeur nationale selon laquelle chacun peut devenir riche à force de travail et de détermination), on prend bien conscience du fait que certains ont été totalement laissés pour compte; des jeunes, des vieux, des couples, des vétérans de l’armée, des blancs, des noirs… La misère touche tout le monde et en face d’elle, nous nous rendons encore plus compte de la chance que nous avons de ne pas la connaître.

 

233. SF Financial District

 

J’espère que ce troisième article sur San Francisco vous aura plu. N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire, pour me donner votre avis !

 

6 réflexions sur “San Francisco: une ville aux multiples visages

  1. lavieenroseflamant dit :

    J’ai bien retrouvé toutes ces ambiances si différentes et pourtant si caractéristiques de cette ville incroyable ! Les Painted Ladies évoquent pour moi (et ma génération) cette fameuse série « La fête à la maison ».
    Le quartier de Castro, c’était tellement décalé ! Nous y avons vu un homme nu se promener tranquille (mais avec des bottes) passant juste à côté des enfants ( et dire que notre plus jeune fils ne l’a ne l’a même pas vu !!). Castro et son street art de folie !
    Et tous ces homeless aussi dont tu parles. Comment rester de marbre face à ce spectacle qui a tant choqué mon fils aîné de 13 ans à l’époque… comment lui expliquer que cela est possible… une ville pleine de contrastes…
    Mais j’avoue que mon plus beau souvenir restera ce golden gate bridge si rouge sous un beau ciel bleu. Un moment dont je me souviendrai longtemps ❤

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